Entre clarté et obscurité : Contrast

Concept art de Dawn dans Contrast avec le logo Contrast en bas à droite

Sorti en 2013 sur la majorité des plateformes de l’époque, crée par la même équipe derrière l’excellentissime South of Midnight (dont j’ai déjà parlé), Contrast est un jeu de plateforme 3D/2D qui nous propose ni plus ni moins que de jouer avec la lumière pour avancer dans le jeu.

Un film noir dont vous êtes l’héroïne

On nous propose ici d’incarner Dawn, une femme qui a le pouvoir de naviguer entre deux plans d’existence. Le monde palpable, en 3D et couleurs, et le monde des ombres. Les deux sont liés étroitement et nous permettront d’aider Didi, une petite fille qui tente de rabibocher sa mère avec son père.

Screenshot de Contrast dans lequel on voit Didi couchée dans son lit parlant à sa mère en ombres projetées sur une façade d'immeuble et disant "Est-ce que papa va revenir un jour ?"
Contrast raconte l’histoire d’une famille déchirée

La première chose qui saute aux yeux c’est la DA du jeu qui est absolument incroyable. On est dans les années 20 mais le monde semble morcelé et flotter dans le cosmos. Tout est somptueux et en même temps, l’impression que l’on est seul dans cet univers nous attrape quelques fois. Mais il n’en est pas réellement le cas, en vérité nous sommes avec Didi les seules à ne pas vivre dans les ombres.

La douceur de la lumière de la nuit

Contrast est un condensé de ce qui se fait de mieux dans les jeux de plateforme : le jeu est accessible et demande plus de réflexion et d’exploration pour récupérer les objets liés au lore qui sont bien souvent ou cachés, ou innaccessibles. Il réussit parfaitement les phases 3D et les phases 2D en ombre. Sans renouveler le genre de l’un ou de l’autre, il possède malgré tout de très solides bases et ne trahit pas lae joueureuse. C’est plaisant, c’est carré, c’est accessible et monte légèrement la difficulté pour des objets non essentiels. Les derniers tableaux s’avèrent par moment compliqués à comprendre mais sont très loin d’avoir une difficulté impossible pour avancer.

Screenshot du jeu Contrast dans lequel on voit un spot éclairant un piano sur une scène autour duquel il n'y a personne projetant une ombre dans un cercle de lumière dans laquelle on voit l'ombre dudit piano avec Kat assise dessus et regardant le pianiste qui s'affaire à jouer dessus, toujours en ombres.
Un monde composé d’objets vides et d’ombres vivantes dans un décor somptueux

L’histoire quant à elle se dévoile au fur et à mesure et s’approche de ce qu’on peut attendre dans un film noir qui serait à destination de toute la famille, nous emmenant dans une romance compliquée mais belle entre les parents de Didi, qu’on essaie d’aider en restant dans l’ombre. Le monde en lui-même nous pose beaucoup de questions et même avec les items liés au lore, pas mal de questions restent en suspend notamment : comment Dawn arrive à passer du monde tangible à l’ombre ? Avancer dans le jeu et trouver des objets de lore nous aide à y voir plus clair mais ne répondra pas forcément à cette question.

Alors que dire de Contrast ? Le jeu date de 2013 et n’a pas pris une ride, il fait partie de cette catégorie de jeu dont la DA est tellement unique et bien travaillée qu’il semble ne pas vieillir. Les effets de lumières et d’ombres sont merveilleusement bien travaillés et le plateformer lui-même est suffisament solide et simple pour résister à l’épreuve du temps. L’univers, l’histoire, la direction artistique et le gameplay, tout s’imbrique parfaitement, c’est un jeu qui frôle la perfection avec un côté poêtique prononcé. Ne restera que ce goût de « trop court » car le jeu peut être terminé en une toute petite poignée d’heures (un après-midi suffit pour le finir à presque 100%) et je dirais, pour ma part, que c’est son seul défaut si on peut le considérer comme tel.

Screenshot du jeu Contrast dans lequel on voit Dawn regardant vers l'horizon dans un monde plongé dans la nuit et au sol qui se morcèle, on voit des maisons et immeubles jaunis et décrépis, des guirlandes en guise de lumière dans les rues et dans le fond, face à une lune gigantesque, un énorme bâteau illuminé par des guirlandes, le tout est en teinte sépias.
Contrast possède un monde onirique aux teintes douces
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